Les perspectives économiques du Maroc devraient s’améliorer en 2010,
souligne, vendredi à Washington, le Fonds monétaire international
(FMI), en mettant en exergue "la solidité" des résultats économiques du
Royaume, en dépit d’une dégradation de la situation économique de ses
partenaires.
Dans les conclusions préliminaires des consultations
entreprises récemment au Maroc au titre de l’article IV des Statuts du
Fonds, le FMI indique que la croissance prévue dans la zone Euro,
principal partenaire du Royaume, "devrait contribuer à une reprise
graduelle des exportations de biens et services, ainsi que des
transferts".
"Tenant compte de la politique budgétaire stimulante en 2010, qui
aidera à soutenir la demande interne, le PIB non-agricole devrait
croître de 4 pc en 2010", ajoute cette institution financière
internationale, relevant que le déficit du compte courant restera
stable à environ 4,5 pc du PIB en 2010 "avant de se réduire
graduellement à moyen terme".
Le FMI note, en outre, qu’une "croissance soutenue du secteur des
phosphates devrait aider l’activité économique et les exportations",
faisant observer dans ce contexte que la conjoncture internationale
pose des défis, mais aussi des opportunités.
Et de souligner, à ce propos, que les politiques des autorités
marocaines "ont comme objectifs fondamentaux la croissance, la
réduction du chô mage et de la pauvreté, l’amélioration durable du
niveau de vie tout en préservant les équilibres macro-économiques".
L’institution de Breton Woods recommande, par ailleurs, de
renforcer la compétitivité notamment en ce qui concerne les biens
échangeables, dans la mesure où "la demande intérieure risque de ne pas
aboutir aux taux de croissance souhaités".
On note de même source que l’assainissement des finances
publiques, qui a eu lieu lors des années précédentes, a crée l’espace
budgétaire nécessaire à l’adoption des politiques anticycliques visant
à stimuler la croissance, rappelant que la loi de finances 2010 prévoit
un déficit de 4,5 pc du PIB (excluant les recettes des privatisations)
"ce qui fournit à l’économie un appui significatif".
Le FMI relève également que "des progrès importants ont été réalisés
dans le domaine des réformes fiscales", tout en encourageant les
autorités marocaines à poursuivre ces efforts, notamment en simplifiant
davantage le régime fiscal y compris par la réforme de la TVA et des
tarifs douaniers à travers la réduction du nombre de taux et des
exonérations et par la généralisation des remboursements des crédits de
la TVA.
"Des progrès considérables ont également été accomplis dans le
domaine de la libéralisation commerciale, avec le tarif nominal moyen
descendant, selon l’OMC, de 33 pc en 2002 à 20 pc en 2008", relève
encore le FMI, notant que le Maroc a entrepris les premiers pas
importants vers une réforme du régime des subventions qui aiderait à
réduire le risque pour les finances publiques tout en améliorant
l’efficacité de l’aide pour les populations vulnérables.
Dans ses conclusions, le FMI souligne qu’en dépit de la crise
économique mondiale, le PIB réel du Maroc a augmenté de 5,6 pc en 2008,
ajoutant que combiné à une production céréalière record, la croissance
du PIB total est projetée aux alentours des 5 pc en 2009.